Le Comité Social Economique (CSE) est une instance représentative du personnel qui joue un rôle primordial dans la vie de l’entreprise. Mis en place par les ordonnances Macron en 2017, le CSE a pour objectif de simplifier et renforcer le dialogue social entre employeurs et salariés. Dans cet article, nous vous proposons de découvrir les missions, la composition et le fonctionnement du CSE, ainsi que les droits et obligations des différents acteurs impliqués.
Les missions du Comité Social Economique
Le CSE a pour principales missions d’assurer une expression collective des salariés permettant la prise en compte de leurs intérêts dans les décisions relatives à la gestion et à l’évolution économique et financière de l’entreprise, à l’organisation du travail, à la formation professionnelle et aux techniques de production. Les attributions du CSE sont donc réparties en deux volets : économiques et sociales.
Volet économique : Le CSE doit être consulté sur toutes les questions ayant trait à l’évolution économique de l’entreprise, notamment en matière de licenciements économiques, d’introduction de nouvelles technologies ou de modification des conditions d’emploi. Il doit également être informé et consulté sur les orientations stratégiques de l’entreprise.
Volet social : Le CSE intervient dans le domaine des conditions de travail, notamment en matière d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, d’aménagement des postes de travail pour les personnes handicapées ou encore de prévention des risques professionnels. Il est aussi compétent pour gérer les activités sociales et culturelles au sein de l’entreprise.
La composition du Comité Social Economique
Le CSE est composé de l’employeur, qui en est le président, et d’une délégation du personnel élue par les salariés. La délégation du personnel doit être représentative des différents collèges électoraux de l’entreprise (ouvriers, employés, techniciens et agents de maîtrise, cadres) et comprendre un nombre égal d’élus titulaires et suppléants.
En outre, le CSE doit compter parmi ses membres un représentant syndical pour chaque organisation syndicale représentative dans l’entreprise. Ces représentants syndicaux sont désignés par leur organisation respective et ont voix consultative lors des réunions du CSE.
Le fonctionnement du Comité Social Economique
Le CSE se réunit en séance plénière au moins une fois par mois dans les entreprises d’au moins 300 salariés, et au moins une fois tous les deux mois dans celles de moins de 300 salariés. Ces réunions sont présidées par l’employeur ou son représentant et doivent permettre un véritable dialogue entre les différentes parties prenantes.
Lors des réunions du CSE, il convient de respecter un ordre du jour établi conjointement par l’employeur et le secrétaire du comité (élu parmi les membres titulaires de la délégation du personnel). Les délibérations du CSE sont consignées dans un procès-verbal, dont une copie doit être remise à l’employeur et affichée dans les locaux de l’entreprise.
En cas de désaccord persistant entre l’employeur et le CSE, il est possible de recourir à un expert-comptable ou à un expert en santé, sécurité et conditions de travail pour aider à la prise de décision. Les frais liés à ces expertises sont pris en charge par l’entreprise.
Les droits et obligations des acteurs du Comité Social Economique
L’ensemble des membres du CSE bénéficie d’un crédit d’heures pour exercer leurs missions (heures de délégation), ainsi que d’une formation adaptée aux fonctions qu’ils sont amenés à exercer. Les élus du CSE ont également droit à une protection contre les discriminations et les licenciements abusifs.
De son côté, l’employeur est tenu d’informer et consulter le CSE sur les questions économiques, sociales et environnementales touchant à la vie de l’entreprise. Il doit également mettre à disposition des membres du comité les moyens matériels nécessaires au bon exercice de leurs missions (local, matériel informatique, etc.).
Le non-respect des obligations légales liées au fonctionnement du CSE peut entraîner des sanctions pénales pour l’employeur et/ou des dommages-intérêts à verser aux salariés concernés.
Exemple chiffré : le budget du Comité Social Economique
Le budget du CSE est constitué de deux parts distinctes : une part destinée au financement des activités sociales et culturelles (ASC) et une part consacrée au fonctionnement du comité. La première part, celle des ASC, est financée par l’employeur en fonction de la masse salariale brute de l’entreprise. La seconde part, celle du fonctionnement, est également financée par l’employeur à hauteur de 0,2% (entreprises de moins de 2000 salariés) ou 0,22% (entreprises de plus de 2000 salariés) de la masse salariale brute.
Ainsi, dans une entreprise de 500 salariés avec une masse salariale brute annuelle de 15 millions d’euros, le budget alloué au fonctionnement du CSE serait de 30 000 euros (0,2% x 15 000 000), tandis que celui dédié aux activités sociales et culturelles serait librement fixé par l’employeur en fonction des besoins et des attentes des salariés.
Le Comité Social Economique est donc un acteur essentiel du dialogue social au sein des entreprises françaises. Ses missions et son mode de fonctionnement reflètent la volonté législative d’associer étroitement les représentants du personnel aux décisions affectant la vie économique et sociale de l’entreprise.