La diffamation est une atteinte à la réputation d’une personne, qu’elle soit physique ou morale. Dans notre société où la communication est omniprésente, il est primordial de connaître les contours de cette notion pour éviter les dérapages et les conflits. Cet article vous informe sur la définition de la diffamation, ses enjeux juridiques et vous propose des conseils pour vous prémunir de ce risque.
Définition légale de la diffamation
Le Code pénal français définit la diffamation comme « toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé » (article 29 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse). La diffamation peut être publique ou non publique, selon qu’elle a été proférée dans un cadre privé ou public. Elle peut également être directe (adressée à la personne concernée) ou indirecte (adressée à une tierce personne).
Les éléments constitutifs de la diffamation sont :
- L’allégation ou l’imputation d’un fait précis : il faut qu’il s’agisse d’un fait précis et non pas d’une expression vague ou d’une insulte ;
- L’atteinte à l’honneur ou à la considération : il faut que le fait allégué porte atteinte à l’estime que l’on porte à la personne concernée, et non pas seulement qu’il soit désobligeant ou déplaisant ;
- La publicité : il faut que l’allégation ait été portée à la connaissance d’un public (même restreint), c’est-à-dire qu’elle ait été divulguée par un moyen quelconque (oral, écrit, image, etc.).
Les enjeux juridiques de la diffamation
La diffamation est un délit pénal passible d’une amende de 12 000 euros pour une diffamation non publique et de 45 000 euros pour une diffamation publique. En cas de circonstances aggravantes (par exemple si la diffamation est commise en raison de l’origine, du sexe ou de l’orientation sexuelle de la victime), les peines peuvent être plus sévères.
En outre, la diffamation peut également donner lieu à des sanctions civiles, notamment des dommages et intérêts destinés à indemniser le préjudice moral subi par la victime. La procédure civile peut être engagée en même temps que la procédure pénale ou indépendamment de celle-ci.
Il est important de noter que le délai de prescription pour agir en justice contre une diffamation est relativement court : trois mois à compter du jour où l’allégation a été proférée.
L’exception de vérité et autres moyens de défense
Dans certains cas, la personne poursuivie pour diffamation peut invoquer des moyens de défense qui, s’ils sont reconnus par le juge, conduisent à l’absolution. Le principal moyen de défense est l’exception de vérité, c’est-à-dire la preuve que les faits allégués sont vrais.
Toutefois, l’exception de vérité n’est pas admise dans tous les cas. Elle est exclue notamment lorsque la diffamation porte sur :
- Des faits constituant une diffamation en raison de leur caractère injurieux ou racial;
- Des faits dont la preuve est interdite par la loi (par exemple, les secrets professionnels) ;
- Des faits qui remontent à plus de 10 ans et qui ne présentent plus d’actualité ;
- Des condamnations pénales qui ont été effacées par la réhabilitation.
D’autres moyens de défense peuvent être invoqués, tels que :
- La bonne foi : il faut alors démontrer que l’on ignorait la fausseté des allégations et que l’on a agi sans intention malveillante ;
- L’abus du droit d’informer : il faut prouver que les allégations étaient nécessaires à l’information du public et qu’elles ont été formulées avec prudence et mesure ;
- Le consentement de la victime : il faut apporter la preuve que la personne concernée avait accepté que les faits soient divulgués.
Conseils pour prévenir la diffamation
Pour éviter d’être poursuivi pour diffamation, il convient :
- De vérifier la véracité des informations que l’on diffuse et de s’assurer qu’elles sont fondées sur des sources fiables ;
- De s’abstenir de colporter des rumeurs ou des informations non vérifiées ;
- De respecter la vie privée et les secrets professionnels ou commerciaux;
- D’éviter les propos excessifs ou dénigrants qui pourraient être interprétés comme une atteinte à l’honneur ou à la considération d’une personne.
En cas de conflit ou de mise en cause pour diffamation, il est recommandé de consulter un avocat spécialisé en droit de la presse et/ou en droit pénal, qui pourra vous conseiller sur les démarches à entreprendre et vous assister dans la défense de vos droits.
Comprendre les enjeux liés à la diffamation est essentiel pour préserver sa réputation et celle d’autrui. En connaissant les éléments constitutifs de ce délit, ses conséquences juridiques ainsi que les moyens de défense possibles, vous serez mieux armé pour éviter les écueils et agir en cas d’atteinte à votre honneur ou à votre considération.