La facturation électronique est en passe de devenir une obligation pour toutes les entreprises françaises. La loi de finances pour 2020 prévoit en effet une généralisation progressive de cette pratique à partir de 2024, avec un calendrier précis qui s’étendra jusqu’en 2026. Cette réforme majeure vise à simplifier et sécuriser les transactions entre les entreprises, tout en permettant des gains de productivité substantiels. Pour les professionnels, il est donc primordial de comprendre les enjeux et les implications de cette nouvelle obligation légale.
Le calendrier de mise en place
La généralisation progressive de la facturation électronique concerne toutes les entreprises françaises, quelle que soit leur taille ou leur secteur d’activité. Le calendrier prévu par la loi se décompose en trois étapes :
- Au 1er juillet 2024, initialement prévu, les grandes entreprises (plus de 250 salariés ou plus de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires) devront utiliser la facturation électronique pour leurs transactions et avec les autres entreprises (B2B). Selon un communiqué de la DGFiP (Direction générale des finances publiques) en date du 28 juillet 2023, la mise en application du dispositif prévue initialement pour le 1er juillet 2024 a été reportée. Ce report a pour but de donner le délai nécessaire afin d’assurer la réussite de cette réforme importante pour l’économie. La nouvelle date sera fixée lors des travaux d’adoption de la loi de finances pour 2024, avec l’objectif de permettre aux 4 millions d’entreprises touchées de transiter vers la facturation électronique dans les conditions les plus favorables.
- Au 1er janvier 2025, les moyennes entreprises (entre 50 et 250 salariés ou entre 10 et 50 millions d’euros de chiffre d’affaires) devront faire de même.
- Au 1er janvier 2026, les petites entreprises (moins de 50 salariés ou moins de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires) devront également se conformer à cette obligation.
Les avantages de la facturation électronique
Le passage à la facturation électronique présente plusieurs avantages tant pour les entreprises que pour l’État :
- Une simplification des processus : la dématérialisation des factures permet une gestion plus fluide et rapide des transactions entre entreprises. Les délais de traitement sont réduits, le risque d’erreurs est minimisé et les litiges sont facilités à résoudre.
- Des gains de productivité : la facturation électronique permet également une réduction significative des coûts liés au traitement des factures papier (impression, envoi, stockage, etc.). Selon certaines estimations, ces économies pourraient représenter jusqu’à 50 % des coûts actuels.
- Une meilleure traçabilité : les factures électroniques sont plus faciles à archiver et à retrouver en cas de besoin. Elles permettent également un meilleur suivi des transactions et une meilleure visibilité sur les flux financiers entre les entreprises.
- Un impact environnemental positif : la dématérialisation des factures contribue à la réduction de la consommation de papier et des émissions de CO2 liées au transport des documents.
Les obligations légales et techniques
Pour être conforme à la loi, la facturation électronique doit respecter certaines conditions :
- L’émetteur et le destinataire doivent tous deux accepter l’utilisation de factures électroniques. Cette acceptation peut être explicite (par exemple, via un accord contractuel) ou implicite (par exemple, si le destinataire ne s’oppose pas à la réception de factures électroniques).
- La facture électronique doit être conservée sous format numérique pendant au moins 10 ans, conformément aux règles fiscales en vigueur.
- L’authenticité de l’émetteur, l’intégrité du contenu et la lisibilité de la facture doivent être garanties tout au long du cycle de vie du document. Pour cela, il est nécessaire d’utiliser des technologies adaptées telles que la signature électronique ou l’horodatage numérique.
De plus, les entreprises devront s’assurer que leur système d’information est en mesure de gérer efficacement les flux de factures électroniques, tant en termes de volume que de sécurité. Il est donc recommandé de se rapprocher d’un prestataire spécialisé pour mettre en place une solution adaptée à ses besoins et contraintes.
Les conséquences en cas de non-respect
Le non-respect de l’obligation de facturation électronique peut entraîner des sanctions pour les entreprises concernées. En effet, l’administration fiscale dispose d’un droit de regard sur les transactions entre entreprises et peut infliger des amendes ou pénalités en cas de manquement aux règles en vigueur. Il est donc crucial pour les professionnels de prendre les mesures nécessaires pour anticiper et se conformer à cette nouvelle obligation légale.
La généralisation progressive de la facturation électronique représente une évolution majeure pour le paysage économique français. Les entreprises ont tout intérêt à anticiper cette transition et à s’approprier dès maintenant les outils et pratiques nécessaires pour tirer pleinement profit des avantages offerts par la dématérialisation des factures.